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Histoire militaire de la France

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Histoire des Divisions Légères Mécaniques


créé par Tanaka le 23/06/2009, modifié par Tanaka le 22/04/2016

Préambule

Cet document n'a pas la prétention d'être exhaustif. En effet, les données relatives à la création de ces divisions relève d'une recherche intensive dans des documents multiples et anciens qui restent difficiles d'accès, car, en grande partie, ces unités se sont constituées dans les derniers moments de la guerre, période obscure n'ayant pas permis dans tous les cas de conserver les décisions. Certains faits ou explications pourraient donc être expéditifs.

La préhistoire

Jusqu'à la 1ère Guerre Mondiale, l'ordre de bataille de l'armée française est pratiquement organisé de la même façon qu'à l'époque du 1er Empire. Il y a toutefois quelques évolutions, il est vrai, mais ceci reste tout relatif. La cavalerie française aborde ce conflit mondial sous la forme suivante :

Ces divisions ont pour missions de couvrir les mouvements du corps de bataille au moment de sa mise en place, puis de mener des actions de reconnaissance vers l'ennemi au profit du commandement. En plus de ces unités, les corps d'armées du corps de bataille ont aussi des unités de cavalerie pour leur propre reconnaissance. Ce sont toutes des unités de cavalerie légère :

Au cours de la guerre, les 7e, 8e, 9e et 10e Divisions de Cavalerie sont dissoutes, pratiquement en même temps, leurs régiments sont répartis dans toute l'armée. A la sortie de la guerre, en 1919, la 2e Division de Cavalerie est, elle aussi, dissoute. Les évolutions technologiques, qui sont apparus au cours de la guerre, ont fait partiellement évolués la cavalerie dans son organisation, mais les traditions cavalières sont encore fortement ancrés dans les esprits. Elle conserve pratiquement la même organisation qu'avant la guerre. Des éléments mécanisés sous la forme de Groupes d'Autos-Mitrailleuses et d'Autos-Canons (AMAC) sont maintenus dans l'ordre de bataille des unités de cavalerie :

Au début des années 1920, comme pour le reste de l'armée, la cavalerie subit les restrictions budgétaires que la France s'impose. Faute de moyens financiers et aussi humains, les évolutions techniques, que la 1ère Guerre Mondiale avait apportée, ne peuvent être totalement exploitées. Le 1er mars 1923, l'armée, comme la cavalerie, se ré-organise (le service militaire passe de 36 mois à 18 mois). Les divisions de cavalerie changent de désignations et les GAMAC sont dissous et des escadrons d'AutoMitrailleuses de Combat sont constitués dans chaque brigade à partir des GAMAC :

En 1928, une nouvelle loi réduit le temps du service militaire à 12 mois, l'armée réorganise l'ensemble de ses unités. Pour la cavalerie, il est temps de réunifier la numérotation des divisions de cavalerie :

L'organisation complète (ce qui reste tout de même relatif) de ces divisions se faisait selon le schéma suivant :

Ce qui donnait comme effectif :

Soit une forte proportion de chevaux, qui ne laisse aucun doute sur le caractère hippomobile de ces unités. Nous en resterons là quand au sujet des unités de cavalerie pure, bien que nous ayons a y revenir pour pouvoir suivre l'histoire de toutes les Divisions Légère Mécanique

Le début de l'Histoire

Sous l'impulsion du Général Flavigny, Inspecteur de la Cavalerie de 1931 à 1936, la direction de la Cavalerie présente un détachement mécanisé de sécurité au cours des manœuvres de Mailly en 1932. L'organisation présentée reçoit l'appui du Général Weygand, commandant en chef de l'Armée Française. La 4e Division de Cavalerie, unité prototype servant à la motorisation de la Cavalerie, est alors la première à subir la transformation en juillet 1935. L'organisation du nouveau type de grande unité mécanique passe par plusieurs phases intermédiaires qui font suite à un manque flagrant en matériels motorisées pour atteindre l'objectif désiré, ou suite à des essais en grandeur réel. Cette Division de Cavalerie est transformé selon l'ordre de bataille suivant en 1935 :

Dans le même temps, les 3 premières Divisions de Cavalerie et la 5e subissent une première transformation, intégrant la transformation des Groupes d'Autos Mitrailleuses de Combat en Groupe d'AutoMitrailleuses et des déplacements d'unités que la création de la nouvelle division occasionne aussi :

Au cours de l'année 1937, la 5e Division de Cavalerie subit elle aussi la transformation. Entre 1935 et 1939, cette nouvelle organisation d'unités prends le nom de Division Légère Mécanique. Elles sont alors la première expression française de la mécanisation des unités de cavalerie dans le sens large du terme. Par le type de moyens mis en œuvre dans celles-ci, au milieu des années 1930, en précurseur, nous pouvons retrouver ce que nous avons vu au cours de la guerre, que ce soit du coté allemand (Panzer Grenadier Division), ou du coté allié (Combat Command).

Ces 2 nouvelles divisions ont pour régiments :

Pour les divisions de cavalerie, les Groupes d'AutoMitrailleuses (GAM) sont aussi transformés en Régiment d'AutoMitrailleuses (RAM) et quelques autres modifications mineures sont faites :

A l'aube de la déclaration de guerre, l'armée de terre se retrouve avec une organisation qui semble satisfaire le Quartier Général, puisque la proportion de Division de Cavalerie et de Division Légère Mécanique reste la même pendant les 2 années qui séparent la dernière transformation des Division de Cavalerie de la guerre. Cela serait plutôt un manque de moyen qui n'a pas permis de mettre en œuvre plus de modification.

A la mobilisation, les 2 Divisions Légères Mécaniques se voient adjoindre 2 nouvelles grandes unités, constituées elles-mêmes de 2 régiments de Dragons Portés à 2 bataillons :

Au fil du temps de la drôle de guerre, cette organisation est modifiée. Dès le 1er novembre 1939, par une lettre (n° 395 1/FT), le général, commandant en chef, propose au président du conseil, ministre de la défense nationale et de la guerre de réorganiser les grandes unités de cavalerie en créant une nouvelle division légère mécanique et en transformant les 3 divisions de cavalerie existantes en 5 nouvelles divisions.

Le 5 décembre 1939, par la note n°12071 1/EMA, le ministère de la guerre donnent ses ordres aux différentes directions de l'état-major général pour que la nouvelle division légère mécanique soit mise sur pied et une autre note pour définir l'organisation de la transformation des 3 divisions de cavalerie. Ces nouvelles grandes unités s'appelleront alors « Division Légère » et s'organiseront selon le format suivant :

L'effectif de chaque division est alors de:

Ce type d'unité reste très hippomobile, bien que la part des chevaux est diminuée de 50 % dans l'absolu, et que l'effectif en hommes est aussi diminué de 26 %. Toujours est-il que les nouvelles unités sont créées à partir des 2 Brigades de Dragons Portés et des Divisions de Cavalerie. Le 11e Dragons Portés est augmenté d'un bataillon par la dissolution du 12e Dragons Portés, le bataillon restant sert alors à renforcer le 5e bataillon pour le porter à la valeur d'un régiment de dragons portés type DLC. Puis les 1er, 2e et 12e Cuirassiers sont recréés au cours de janvier 1940 et avec le 11e Dragons Portés vont constituer les principaux éléments de cette nouvelle Division Légère Mécanique :

Le 14e Dragons Portés, avec le 4e Régiment d'AutoMitrailleuses, sert à créer la 14e Brigade Légère Mécanique, qui, avec la 4e Brigade de Cavalerie (de la 4e DC), constituera la 4e Division Légère, alors que le 15e Dragons Portés et le 5e Régiment d'AutoMitrailleuses, sous le nom de 15e Brigade Légère Mécanique, constituera la 5e Division Légère avec la 6e Brigade de Cavalerie (en provenance de la 3e DC). Ce qui donne alors le format suivant :

N'étant pas utilisé dans cette nouvelle organisation, la 1re Brigade de Cavalerie devient indépendante.

Au cours du mois de mars, ces divisions sont renommées en Division Légère de Cavalerie. Par la suite, des plans furent mises en place pour basculer ces différentes unités au format Division Légère Mécanique, en commençant par la 1re Division Légère de Cavalerie au cours du mois de juillet 1940. Cette division aurait alors pris le numéro 4 dans l'ordre des Divisions Légère Mécanique, et ainsi de suite… Les unités constitutives de cette nouvelle division aurait été alors :

Malheureusement, les événements firent que les matériels prévus pour la formation de la 4e Division Légère Mécanique servir à constituer en urgence les éléments de la 4e Division Cuirassé de Réserve, excepté le 7e Cuirassiers inachevé (1 escadron Somua et 1 escadron Hotchkiss) qui a été expédié à la 7ème armée en tant que » groupe de De Langle « . Le 7e Dragons Portés avait seulement deux bataillons et n'avait pas d'escadrons blindés. Devant la situation qui allait en se dégradant, l'objectif de constitution fut encore modifié, le format Division Légère Mécanique fut appelé réduit, mais seules les 1er et 4e Divisions Légère de Cavalerie purent être constituées sur ce format – très approximatif – puisque la 4e Division Légère de Cavalerie changea d'appellation le 6 juin 1940, alors que la 1er Division le fut le 11 juin, avec un format très différent :