Histoire militaire de la France
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créé par Tanaka le 11/11/2008, modifié par Tanaka le 16/04/2010
Le texte qui suit est une synthèse du livre écrit par le Docteur G. DELATER. Il raconte l’histoire de la 3e Division Légère Mécanique pendant les combats de 1940 vu par les yeux du Médecin Colonel DAUMIS. Il a été complété à l’aide des informations disponibles dans les dossiers 34N460, 32N498 et 32N499 du Service Historique de la Défense.
Au début de la guerre, l’armée française a dans ses rangs 2 divisions légères Mécaniques. Elles font partie du Corps de Cavalerie, aux ordres du général PRIOUX. Comme déjà expliqué dans l’article sur l’histoire des divisions légères mécaniques, la création de la 3e division est décidée au cours du mois de novembre et finalisé au début de décembre 1939.
Par ordre n° 14720 FT/EM du 26 décembre 1939, le général, commandant en chef, désigne, comme commandant par intérim de la 3e DLM, le Général LANGLOIS. Il lui est affecté un état-major réduit composé du chef d’escadrons breveté DEMANGE, chef d’état-major, du capitaine de cavalerie breveté ROBELIN et du capitaine de cavalerie breveté DEMETZ. Ils sont installés dans une petite pièce de la direction de la cavalerie au ministère de la guerre.
Pour entrer dans la composition de cette nouvelle division, les 4 régiments sont les 1er et 2e Régiment de Cuirassiers, pour les régiments de combat, le 12e Régiment de Cuirassiers, pour le régiment de découverte, et le 11e Régiment de Dragons Portés, pour le régiment d’infanterie. Le 22 novembre 1939, une note de l’état-major indique le 12e RDP n’a que très peu de matériels en état, le choix du 11e RDP pour armer la nouvelle division semble être le plus adéquate.
Le 1er Cuirassiers (Colonel-Général) et 2e Cuirassiers (Royal Cavalerie) ont tout deux été crées en 1635. Le 12e Cuirassiers (Dauphin Cavalerie) a été créé en 1668 et le 11e Dragons (Dragons d’Angoulême) peu après. Ces 4 régiments se sont illustrés sur le même champ de bataille et portent donc tous sur leurs étendards, la bataille d’« Austerlitz ». La Division aura donc pour insigne un char sur un soleil et le mot « Austerlitz » à sa base.
Le 11e RDP fait partie de la 2e Brigade de Dragons Portés de Réserve Générale, avec le 12e RDP. Il est toutefois constitué de vieux matériels et n’a que 2 bataillons. Son régiment frère dans la brigade, le 12e RDP, lui fournis le bataillon du commandant HACQUARD lorsqu’il est dissous en décembre (décision au 7 décembre, réalisé le 27). Ce régiment reste attaché fonctionnellement à la 2e DLM tant que la 3e DLM n’est pas totalement sur pied.
Les 3 autres régiments sont à créer de toute pièce à l’aide des centres d’organisation de l’intérieur. D’autres part, et même pour le 11e RDP, qui n’a que de vieux matériels, les engins ne sont pas encore sortis des ateliers. Les 1er Cuirassiers et 2e Cuirassiers sont formés par le Centre d’Organisation Mécanique de la Cavalerie (CMC n°9 d’Orléans, replié sur Angers) dans la région sud-ouest de Saumur . Le 1er Cuirassiers est à Coudray-Macouard pour l’état-major et l’EHR, à Saint-Cyr-en-Bourg pour le 1er groupe d’escadrons et Mollay pour le 2e groupe, alors que le 2e Cuirassiers est répartie entre Varennes-sur-Loire pour l’état-Major et l’EHR, Fontevrault pour le 1er groupe d’escadrons et Turquant et Parnay pour le 2e groupe. La constitution se fait dans des conditions météorologiques très difficiles et dans des cantonnements très sommaires.
La mise sur pied de toute la division doit être finalisé à la fin du mois de février, le travail est donc intense. Le 18 janvier 1940, par la note n° 2178 1/FT, le chef de l’état-major général donne l’ordre aux différentes directions de l’état-major de créer la division au 1er février et fixe la composition définitive de la division :
Le 25 janvier, le capitaine ROBELIN, part au 12e Cuirassiers pour finir son temps de commandement et il est remplacé par le capitaine de cavalerie breveté de LAMBILLY dès le 1er février.
Le 28 janvier, ayant reçu l’ordre la veille, le 11e RDP quitte son ancienne position de déploiement dans la région de St-Quentin vers le camp de Sissonnes. Le déplacement se fait dans des conditions extrêmes.
Le 1er février, le général LANGLOIS installe son PC à l’école militaire dans les bureaux de l’état-major de la 1er DC d’avant guerre (qui n’existe plus). Le quartier général se constitue à Poissy. L’état-major de la 6e BLM (colonel DODARD DES LOGES) et le 11e RDP sont déjà au camp de Sissonnes, où la division va se rassembler pour effectuer son instruction. A cette date, le 11e RDP n’est pas encore complet, car ses 3 escadrons de chars sont en cours de constitution à Saumur, en même temps que les régiments de la 5e BLM du général de la FONT.
Le 24 février 1940, alors que tous les officiers de l’état-major quittent Paris pour rejoindre Sissonne, tous les éléments, non encore présents au camp de Sissonne, commence à embarquer et effectuent les déplacements vers le camp entre le 24 février et le 9 mars. Les 1er et 2e Cuirassiers partent de la gare de Saumur à partir du 28 février pour arriver dans la zone de zone du camp le 3 mars où ils sont tous les 2 logés, le 11e RDP est installé au nord entre les villages de Barenton et Lappion, le 12e Cuirassiers entre Chalandry et Mortiers, le 76e d’Artillerie entre Verneuil et Courtrizy-et-Fussigny, le génie entre Chivres et Ste-Preuve. Le reste des unités s’installent dans la région nord de Sissonne.
Le 13 mars, le général, commandant la 9e Armée, accompagné d’une mission britannique dirigée par le général de Tilly, assiste à une présentation des matériels de la division. Le 15 mars, le général PRIOUX, commandant du Corps de Cavalerie, dont la 3e DLM relève pour l’instruction et l’avancement des officiers, se fait présenter les commandants de brigades et d’armes, les chefs de service et les chefs de corps.
Le 22 mars, le général PRIOUX est de retour, accompagné d’une délégation d’officier de l’armée britannique, ils assistent à une première manœuvre d’ensemble de la division, au cours de laquelle l’état-major de la division, la 5e BLM, le II/11RDP, l’artillerie et les transmissions participent. Le général PRIOUX exprime sa satisfaction et le général LANGLOIS félicite les troupes par l’ordre général n°4.
Le 28 mars, les régiments de combats font une manœuvre en présence du général HUNTZIGER, commandant de la 2e Armée.
Le même jour, alors que la période d’instruction devait durer jusqu’au 15 avril, tout est annulé par ordre (n°772 3/02) du général, commandant le front nord-est. La 3e DLM est définitivement placé sous les ordres du commandant du Corps de Cavalerie et doit rejoindre sa nouvelle unité au plus tôt.
Avant le départ, la division reçoit sa batterie anti-aérienne (1023e) en provenance du 404e RA-DCA), commandée par le lieutenant MICHEL.
La 3e DLM remplace la 1re DLM entre le 30 mars et le 9 avril dans les environs de Caudry. Le déplacement de Sissonne s’exécute en 3 groupements. Les 28 et 29 mars, le premier groupement constituait de la 6e BLM, sans le III/11RDP, les 13e et 15e escadrons exécute le déplacement par voie terrestre. Le 1er avril, viens ensuite le tour du QG, des transmissions, des services et du 76e d’Artillerie par voie terrestre. Les 7 et 9 avril, le reste de la division part, soit par voie terrestre pour les matériels roulants, soit par voie ferrée pour les matériels chenillés.
Dans l’intervalle, l’escadron antichar divisionnaire du capitaine MONNEJA a rejoint la division le 2 avril.
A partir du 9 avril, la 3e DLM est en mesure d’assurer les missions de combat qui pourrait lui être confiés.
Le 11 avril, alors que les troupes allemandes envahissent le Danemark et débarquent en Norvège, la 3e DLM reçoit l’ordre d’alerte n°1 (télégramme n° 20 T/3, confirmé par l’ordre n° 1474 S/3 à 16h15). La division reçoit un recomplètement en munitions et approvisionnement attendu depuis très longtemps.
L’ordre général d’opérations n° 6 est communiqué aux commandants de brigade et des armes, puis remplacé le 13 avril par l’ordre d’opérations n° 7, valable à partir du 14 avril à 12h00, celui-ci tient compte des nouvelles instructions du général, commandant le Corps de Cavalerie.
Le 14 avril à 2h30, l’officier de permanence de l’état-major de la division reçoit l’ordre d’alerte n°2. Les éléments de découverte et sureté éloigné (12e cuirassiers, escadron antichar, escadrons motocyclistes du 11e RDP) et le premier échelon (batteries antiaérienne – la 3e DLM a reçu la 1016e batterie de 25 en renfort –, 5e BLM, les 3 escadrons de chars du 11e RDP) sont mis en alerte et partent vers leurs cantonnements d’alerte dès 08h00.
Le 18 avril, le général PRIOUX visite la division dans ses cantonnements d’alerte. A 22h15, le Corps de Cavalerie lève toutes les mesures d’alerte, sauf la mesure n° 9 qui impose aux unités à rester dans les cantonnements d’alerte. Dès le lendemain, le général LANGLOIS demande à regrouper les éléments les plus avancés (12e Cuirassiers et le génie) sur des cantonnements d’alerte adaptés et de ramener les éléments rapides de la division vers les cantonnements normaux. Le Corps de Cavalerie donne son accord le 21 avril, les mouvements sont effectués le lendemain. Le 12e Cuirassiers se voit attribuer un cantonnement à Villers-en-Cauchies et St-Aubert. La 1023e batterie rejoint son ancien cantonnement dans Caudry. Le 25 avril, l’escadron antichar et la compagnie du génie 39/2 rejoignent leurs anciens cantonnements. Le 27 avril, l’état-major de la 5e BLM et le 2e Cuirassiers quittent Frasnoy et Salesches pour rejoindre Vendegies-au-Bois.
A cette date, la situation étant revenue au calme, les personnels sont envoyés en permission. Le 2 mai, le général BILLOTTE, commandant le groupe d’armée dont dépend le Corps de Cavalerie s’entretient avec le général LANGLOIS. Le 7 mai, la division présente ses matériels aux officiers britanniques qui seront en liaison avec eux en cas d’opération.
Le 8 mai, le général LANGLOIS part lui-même en permission, il laisse la division aux ordres du général de la FONT.
A la veille des premiers combats, l’ordre de bataille de la 3e DLM est complet. Il est le suivant :
A 5h30, la division reçoit l’ordre d’alerte n°3. Il est immédiatement exécuté par les unités, pour qu’elles puissent se rendre en Belgique dans les moindres délais. Le général LANGLOIS est contacté à Paris, il indique qu’il peut rejoindre l’unité dans les plus brefs délais, dès la réception de l’ordre d’exécution de la manœuvre « D ». L’ordre arrive effectivement à 08h00 et ordonne que celle-ci soit exécutée à 10h00.
Dès 10h00, le 12e Cuirassiers, régiment de découvert de la 3e DLM, aux ordres du Colonel LEYER, franchi la frontière avec les éléments de sureté éloigné (3 escadrons motocyclistes et l’escadron antichar divisionnaire). Les autres unités commencent la progression conformément à l’ordre d’opération n° 65713. A 13h30, le PC avancé de la division traverse la frontière à l’est de Quarouble sous les acclamations de la population.
Le mouvement de Caudry vers la ligne Wavre – Gembloux se fait dans de bonnes conditions malgré les attaques aériennes ennemies, il y a très peu de perte grâce aux dispositions prises.
Le 12e Cuirassiers est en tête des éléments de la 3e DLM et se dirige vers Maëstricht. Vers 15h00, il a pris contact avec les belges sur le canal Albert, du côté de Tongres où les Belges se battent contre les allemands. Les informations reçues indiquent que les allemands ont déjà pris les ponts ouest de Maëstricht intacts.
Le reste de la division s’installe pour la nuit dans la région de Tubize. Ce premier jour de guerre, la division doit déplorer 35 blessés et 3 morts environ.
Au matin, le 1er échelon de la division, avec le 1er Cuirassiers aux ordres du Lieutenant Colonel de VERNEJOUL, le 2e aux ordres du Lieutenant Colonel du VIGIER et les 3 escadrons de chars du 11e RDP, reprend sa progression vers la Petite Gette. Le PC de la division se porte à Huppaye au sud de Jodoigne.
Les renseignements en provenance des éléments de découverte indiquent que les défenses belges sur le canal Albert comprises entre le sud-est d’Hasselt et Maëstricht s’effondrent. Tongres est d’ailleurs occupé par les allemands dès 14h00.
Au vu de l’aggravation de la situation, alors qu’ils n’auraient du commencer leur mouvement que pendant la nuit du 11 au 12 mai, le génie et les Dragons portés partent de leur position d’alerte à partir de 16h00. Ils arrivent au cours de la soirée sur les positions qui ont été définis par l’ordre de défense n° 11/3 UP du 11 mai à 17h00. Le 11e RDP s’installe sur ses positions au sud de Tirlemont, près d’Hannut et Thisnes, couvert par les régiments de combats.
Pendant toute la journée, les découvertes harcèlent les colonnes allemandes et essayent de retarder son avance dans la zone de Saint-Trond.
Au début de la matinée, des mouvements ennemis sont rapportés en avant des lignes, et plus particulièrement en avant d’Hannut. A l’est de cette ville, l’escadron du capitaine ROBELIN du 12e Cuirassiers est pratiquement mélangé avec l’ennemi.
A 07h30, le colonel du VIGIER du 2e Cuirassiers signale une attaque brutale du coté de Crehen et de Thisnes, où est installé un escadron (Capitaine PINTA) du I/11RDP et un escadron (Capitaine SAINTE-MARIE-PERRIN) du 2e Cuirassiers. Crehen est encerclé et Thisnes résiste. Le capitaine SAINTE-MARIE-PERRIN est dans Crehen. De ce combat, il ne rentre que 9 chars, son commandant d’unité est mort au combat.
Le soir à 18h30, après une nouvelle attaque allemande à l’aide de chars et de lance-flamme, Thisnes est occupé au cours de la nuit. Ils sont freinés par les unités présentes dans la ville (escadron VIE du 2e Cuirassiers, escadron LIZERAY, etc…) et arrêtés par de puissants tirs de la part de l’artillerie et par ceux d’un peloton de chars S35 à partir de Wansin. Les allemands n’arrivent pas à déboucher des lisières ouest et sud-ouest de la ville.
Dans le même temps, un autre peloton de S35 (Lieutenant LOTSISKY) s’élance de Merdorp pour un raid en profondeur dans les lignes ennemies et retarde d’autant l’avance des troupes allemandes dans la zone de combat.
Dans la nuit, la division est renforcée par les éléments de reconnaissances motorisées du corps d’armée et des divisions d’infanterie pour lesquels la 3e DLM assurait la couverture. Ces éléments sont répartis entre les sous secteurs. Le 7e GRDI du lieutenant-colonel MARLOT est affecté au sous secteur nord sur l’aile gauche couvrant vers Goussoncourt et assurant la liaison avec le 12e Cuirassiers. Le 6e GRCA du lieutenant-colonel de SOUBEYRAND et le 92e GRDI du lieutenant-colonel de BOISSIEU sont affecté au sous secteur sud pour renforcer à hauteur de Jauche et Jandrain la liaison entre les 2 sous-secteurs.
A l’aube, le Général PRIOUX, commandant du Corps de Cavalerie, décide que ses 2 divisions resteront sur leurs positions jusqu’à la nuit du 13 au 14, et se replieront derrière les obstacles antichars de Cointet, sur le plateau entre la route de Louvain à Andenne, et celle de Bruxelles à Namur.
Dès le matin, de nombreux indices d’attaques et des mouvements de chars sont signalés vers Hannut et au nord d’Hannut. Les allemands maintiennent aussi la pression par des infiltrations dans le secteur nord de la Division entre Tirlemont et Opheilissem. Ils menacent Jodoigne et le 12e Cuirassiers qui protège les abords de cette ville au nord-est.
En milieu de matinée, alors que jusqu’à maintenant les combats avaient baissés d’intensité, la situation redevient dramatique sur un front de 40 km, de Tirlemont à Huy, le Corps de Cavalerie est alors puissamment attaqué par un ennemi considérablement renforcé.
Vers 10h30, une grosse attaque débouche d’abord au nord en direction de Goussoncourt, dans la zone du 12e Cuirassiers qui doit se retirer jusqu’aux abords nord de Jodoigne, afin d’éviter l’enfoncement et de découvrir le flanc gauche de la Division.
A 11h15, le sous secteur sud signale qu’il est attaqué par de gros chars, la lutte est vive autour de Merdop.
Alors qu’il avait déjà subit de lourdes pertes la veille dans Hannut et Thisnes, le I/11RDP, aux ordres du Capitaine LAFFARGUE, défend jusqu’à l’anéantissement la ville de Jandrain, et ce jusqu’à 15 heures. Il a à sa disposition l’escadron LIZERAY avec 20 Hotchkiss et 3 escadrons de S35 du 1er Cuirassiers, aux ordres du Chef d’escadrons LOUSTAL, à partir de Jauche. De ce combat, ne reviendra que 7 Hotchkiss de l’escadron LIZERAY et 35 S35 (sur 40) du groupe d’escadrons LOUSTAL.
Au centre du dispositif de la Division et à partir de 12 heures, les allemands attaquent la ville de Marilles à l’aide de 200 blindés. Ils trouvent sur leurs routes le 2e Bataillon du 11e RDP et l’action du 76e d’Artillerie.
Devant l’attaque pressante, le commandant de la 6e Brigade (11e RDP et 12e RC), le Colonel DODARD DES LOGES, lance vers 14 heures 2 pelotons d’Hotchkiss du 1er Cuirassiers (Pelotons sous-lieutenant DEPINAY et aspirant MONTMORIN) pour essayer de dégager les dragons. Le combat à 9 contre 40 sera une lourde tache qui sera toutefois accompli jusqu’au bout, car au moment de la réception de l’ordre de repli, vers 18 heures 30, il ne restera plus que 3 chars, dont 2 hors d’état de combattre, mais le 2e bataillon du 11e RDP aura pu décrocher.
Malgré les objectifs initialement définis par le Général PRIOUX, il donne l’ordre de repli à la 3e DLM dès 18 heures. Des éléments (le P.C. 2) avaient déjà commencé à se replier à partir de 14 heures sous la pression de l’artillerie et de l’aviation allemande et s’installe à Nil-Saint-Vincent. Les éléments de combat exécutent alors le repli sous la protection du 4e GRDI aux ordres du Colonel ARLABOSSE et couvert sur le flanc droit par la 2e DLM.
Dans la nuit du 13 au 14 mai, les 2 DLM surveillent l’obstacle de Cointet, la 3e au nord et la 2e au sud, le 4e GRDI s’intercalant entre elles au niveau de Thorembais. La 3e DLM se couvrant sur sa gauche à l’aide du 12e Cuirassiers dans la région de Grez-Doiceau. La 5e BLM est au sud-est et la 6e BLM est au nord-ouest. La mission est alors de tenir aussi longtemps que possible en avant de la position de résistance Wavre-Gembloux. Le repli étant laissé à l’initiative du Général PRIOUX, commandant le Corps de Cavalerie.
L’ennemi maintient la pression, franchi l’obstacle du Cointet durant la nuit en profitant du départ d’une unité belge de Perwez, obligeant la 6e BLM à se replier dès 8 heures, car elle n’est plus en mesure de tenir sa position faute de capacité combative suite aux lourdes pertes que le 11e RDP a subit durant les derniers jours. La brigade passe par Wavre à l’ouest de la ligne de défense de la 1re Armée. L’artillerie n’étant plus couverte au nord par la 6e BLM est aussi contrainte de passer derrière la ligne de défense de la 1re Armée.
Au sud, la 5e BLM, qui a reçu des renforts de la part du 4e GRDI, tiens sa position en avant de la ligne de résistance et assure la liaison avec la 2e DLM au sud.
Vers 9 heures, profitant d’un intense bombardement par l’aviation et l’artillerie, l’ennemi s’étale au delà de l’obstacle du Cointet, enlève Thorembais au 4e GRDI, mais est contenu devant Orbais par les chars du 1er et 2e Cuirassiers.
L’ennemi pousse ensuite au sud en direction de Gembloux et débouche vers 12 heures sur la position de résistance d’Ernage, au nord de cette ville. La 1e Division Marocaine l’arrête alors par une vive défense, soutenue par les 1e et 2e Cuirassiers de la 3e DLM.
Le Général PRIOUX, considérant que les positions de ces 2 divisions gênent l’action des unités d’infanterie en ligne et que sa mission a été accomplie, donne l’ordre de repli aux 2 divisions à 14h00. La 5e BLM, assurant des missions d’appui des unités d’infanterie, exécute l’ordre qu’à partir de 17h00.
Un groupe d’escadrons des 2 régiments de combat et un groupe d’artillerie restent à la disposition des divisions d’infanterie, en réserve de Corps d’Armée (IIIe CA) à l’est du canal, alors que le reste de la division se replie derrière le canal de Charleroi dans la région de Roeulx, au nord-ouest de La-Louvière. Les 3 compagnies du génie ayant pour mission de préparer la destruction des ponts sur ce canal.
La division est toujours à Roeulx, alors que la 5e BLM et l’artillerie sont à la disposition du IIIe CA pour l’aider à décrocher. Les régiments de combats subissent des tirs d’antichars amis suite à des erreurs d’identification de la part des troupes marocaines.
A partir de 09h00, la division reçoit l’ordre de se préparer à tenir le canal de Charleroi de Seneffe au pont de Grandes-Sarts pour aider au décrochage de la 1re Armée et tout particulièrement le IVe CA, retraitant de la position Wavre – Gembloux. L’ordre organisant la défense du canal n’arrive du Corps de Cavalerie qu’à 23h00 et ordonne que l’installation soit terminée à 08h30 le lendemain.
La 6e BLM est en place à l’heure convenue, le général LANGLOIS, n’ayant aucun char et aucune artillerie, demande au Corps de Cavalerie à partir de 11h00 qu’on lui rende toutes ses unités pour pouvoir réaliser correctement sa mission. Dès 11h30, un groupement de chars est remis à la disposition de la division, mais suite à une incompréhension, seul un escadron reviens.
Alors que l’installation est terminée, la 3e DLM passe aux ordres du IVe CA pour la durée du recueil. Après avoir été relevé par ce corps, la division devra se regrouper prés de Norchain puis se diriger vers la région de Clary.
Les premiers éléments du IVe CA franchissent le canal durant la nuit.
Le IVe CA finit son regroupement derrière le canal de Charleroi dans la matinée. Il remplace la 6e BLM sur ses positions tout au long de la journée pour être terminé en fin d’après midi. La 3e DLM récupère dans le même temps la 5e BLM et son artillerie.
Dès 17h00, le 12e Cuirassiers reçoit l’ordre de se rendre vers la zone de regroupement entre Mesvin et Nouvelles au sud de Mons. A 17h30, le Corps de Cavalerie (qui semble avoir été dissous le matin même et recrée durant l’après-midi) change la mission de la 3e DLM en lui ordonnant de constituer un échelon de repli face à l’est sur la Dendre entre Ath et Lens avec la 2e DLM. La 3e DLM laisse ses chars aux CA en place sur le canal de Charleroi, à savoir les escadrons de S35 au IVe CA, les Hotchkiss du 11e RDP et un groupe d’escadrons du 12e Cuirassiers au IIIe CA. Le reste de la division part à partir de 20h00 vers sa nouvelle position.
La 3e DLM est sur sa position entre Ath et Lens au matin, elle passe aux ordres du IIIe CA pour la durée du recueil.
A partir de 14h30, le Corps de Cavalerie ordonne que la 3e DLM se prépare à faire mouvement vers le sud-ouest avec tous ses éléments, chars et artillerie compris. Les ordres de stationnement en fin de bond sont définis vers 16h50 et le mouvement est confirmé à 17h00.
Le déplacement de la division commence à 18h00, mais dès 19h00, le Corps de Cavalerie transmet un nouveau dispositif de stationnement en fin de bond. Le déplacement continue tout au long de la nuit, gêné par la foule des réfugiés.
Dès 05h30, la division reçoit l’ordre de revenir vers la précédente aire de stationnement défini par le Corps de Cavalerie, car la zone de regroupement défini dernièrement dans la région de Cambrai ne semble pas pouvoir être atteinte.
A la même heure, la 3e DLM reçoit l’ordre de renforcer la défense du canal de la Sensée à l’Escaut à l’ouest de Wasnes. Le 12e Cuirassiers est envoyé sur la zone pour apporter son aide le plus rapidement possible.
A 09h00, le Corps de Cavalerie ordonne que la 3e DLM se porte dans la zone comprise entre Arras – Roclincourt – Arleux – Fresnes – Biaches pour assurer la couverture face au sud de la Scarpe. Le 12e doit assurer la couverture de tout le Corps de Cavalerie pendant ce mouvement.
Le 11e RDP et l’artillerie étant arrivé en retard, le déplacement ne peut s’exécuter qu’à partir de 13h30 et l’organisation de la couverture de la Scarpe n’est ensuite définie qu’à partir de 19h30.
A 23h00, le Corps de Cavalerie fixe de nouveaux ordres à la 3e DLM, ainsi qu’à son unité de découverte.
Des colonnes ennemies motorisées sont signalés sur la route de Cambrais à Arras à la hauteur de Monchy-le-Preux dès le petit matin. Elles sont prises à partie par l’aviation anglaise. Plus tard dans la matinée, vers les 10h00, des observateurs signalent la présence de troupes à pied en direction du canal entre Monchy-le-Preux et Boiry-Notre-Dame, l’artillerie divisionnaire exécute plusieurs tirs sur les zones, mais aucun contact n’est pris avec ces colonnes.
Vers les 10h00, le colonel LEYER du 12e Cuirassiers transmet un ordre verbal du Corps de Cavalerie au général LANGLOIS demandant que la 3e DLM prépare son décrochage du canal pour le porter vers la zone de Saint-Pol. L’ordre est confirmé à 12h00, mais pratiquement annulé en même temps par un nouvel ordre l’informant qu’une division anglaise arrive sur la droite de son dispositif à Saint-Laurent pour défendre la ville d’Arras.
L’après-midi se déroule sans incident majeur. A 21h00, le Corps de Cavalerie transmets un ordre définissant la relève de la 3e DLM par les britanniques, les modalités de son regroupement derrière la Scarpe et les opérations de nettoyage des faubourgs ouest de la ville d’Arras en se gardant face à l’est.
La relève de la 3e DLM ne commence qu’à partir de 6h00 du matin, soit 5h de retard par rapport aux ordres. La suite des opérations est fortement compromises, la 3e DLM n’exécute pas totalement les ordres qui lui ont été donnés.
A 7h30, le général de la FONT, avec les escadrons motos du 11e RDP disponibles après la relève, commence le nettoyage des faubourgs ouest d’Arras. Le reste des éléments du 11e RDP sont regroupés sous la protection de la 5e BLM. Les anglais indiquent que ces faubourgs sont toutefois exemptes d’ennemis, signalent qu’ils vont attaquer au cours de l’après midi vers Cambrai.
Le Corps de Cavalerie donne à la 3e DLM la mission de flanc garde à l’ouest du dispositif britannique sur l’axe Warlus – Hendecourt – Boiry – Hamelincourt.
Dès 09h50, l’ordre particulier prescrit au 11e RDP et à l’artillerie de se regrouper prêts à tenir la Scarpe à l’ouest d’Arras. La 5e BLM est maintenu dans la zone de Bailleul en attente des ordres d’attaque. L’ordre d’opération n° 63/3 OP du Corps de Cavalerie fixe les conditions de l’attaque en donnant à la 3e DLM en renfort un bataillon du groupe de chars 515 et en prenant à sa disposition toute l’artillerie de la 3e DLM, moins un groupe.
A 15h00, l’attaque débute, les anglais avancent sans difficulté, mais du coté de la 3e DLM, elle est arrêté par des éléments lourds et de l’artillerie de 105 ennemis à hauteur de Berneville.
A 17h00, la 3e DLM a atteint la ligne Agnez-les-Duisans – Dainville et le 13e bataillon de chars est sur Warlus en soirée. Le bataillon Wintz du 11e RDP doit lui envoyer un escadron, un peloton de mitrailleuse et un canon antichar de 25mm pour le soutenir.
A la fin de soirée, l’attaque est sur la ligne Warlus – Dainville – Beauraing – Tilloy.
A 2h00, le Corps de Cavalerie définit la nouvelle mission de la 3e DLM pour la journée du 22 mai dans l’ordre d’opération n° 145/3 OP. La 3e DLM doit alors se mettre en face de son objectif en poussant jusqu’à la ligne Agny – Rivière – Basseux. La 1re DLM couvrant son action sur sa droite et son arrière. La 3e DLM définit l’action dans son ordre d’opération n° 70/3 OP de 03h00. Mais dès 05h30, l’ordre particulier n° 67 du Corps de Cavalerie annule l’ordre n° 145/3 car la 3e DLM est débordé à sa droite par l’ennemi. Elle doit donc se couvrir face à l’ouest en s’appuyant sur la ligne Dainville – Duisans – Etrun – Maroeuil. Elle reçoit en renfort un escadron de S35 du groupement PINON.
A 09h50, le Corps de Cavalerie indique que les anglais se replient sur Arras et vont tenir la ligne Biache – Arras et la Scarpe d’Arras à Bray exclue. La 3e DLM doit se replier au nord de la Scarpe entre St-Catherine et Maroeuil et tenir la position jusqu’à ce que soit relevé vers midi par la brigade britannique. Les éléments disponibles de la 5e BLM aux ordres du colonel du VIGIER sont mis à la disposition de la 1re BLM pour couvrir le flanc de l’armée dans la région de Neuville-Saint-Vaast, alors que la 6e BLM doit se regrouper à Arleux-en-Gohelle, l’artillerie reste aux ordres des britanniques.
Effectivement relevé par les britanniques dans les délais, le 11e RDP se regroupe du coté de Bois-Bernard et Drocourt au nord d’Arleux-en-Gohelle et le 12e RC à Avion dans la banlieue de Lens. Le PC de la 3e DLM est regroupé à Méricourt au sud de Lens.
A 20h00, la situation et les ordres pour le lendemain sont reçus directement par un officier de liaison auprès du PC du Corps de Cavalerie. Les allemands attaquant violement en direction de Béthune avec de possibles infiltrations entre Béthune et Souchez, le Corps de Cavalerie veut nettoyer cette région avec les chars encore disponible de la division, ceux du 12e Cuirassiers et 2 compagnies de chars qu’il faut récupérer à Béthune, puis tenir défensivement avec la 3e DLM face au nord-ouest la ligne de chemin de fer de Lens à Pont-en-Vendin en maintenant la liaison avec la 1re DLM vers Souchez.
A minuit, le colonel LEYER reçoit la confirmation écrite de ce qui a été décidé à 20h00 par l’ordre particulier n° 76. Au petit matin, la division reçoit l’ordre de se porter dans la région de Notre-Dame-de-Lorette pour commencer la mission précédemment défini.
Les allemands changeant de direction et poussant vers le nord en direction de Bruay-en-Artois, Nœux-les-Mines et Mazingarbe, l’opération est annulée. Le Corps de Cavalerie ordonne que la 3e DLM rejoigne la ligne de défense défini la veille. Elle s’y installe dès 15h00. Dans le même temps, le groupement LEYER contient difficilement les troupes ennemies au niveau de Loos et rentre dans les lignes vers 20h00 et rejoint le PC de la division à Montigny-en-Gohelle. Le général LANGLOIS fait d’ailleurs revenir toutes ses troupes en arrière du canal de la Deule pendant la nuit.
Dès 3h30, le Corps de Cavalerie informe la 3e DLM que les anglais abandonnent Arras en se repliant vers une direction inconnue. La 1re DLM qui est pratiquement en contact avec ceux-ci doit suivre le mouvement vers le nord, ce qui nécessite que la 3e DLM fasse de même.
A 5h00, la 3e DLM reçoit pour mission de tenir le canal de la Deule de Pont-à-Vendin à Pont-à-Sault (Dourges) face à l’ouest. La division est en place à partir de 11h00. La 1re Division Marocaine du général MESLIERS s’insérant dans le dispositif, la 3e DLM modifie ses emplacements en prenant position entre le pont d’Oignies et Pont-à-Sault (Dourges) qui sont préparé par la 6e BLM dès 14h45. La division marocaine fini de relever les autres éléments de la 3e DLM vers 20h00 le 25 mai.
Le reste de la journée est calme sur toute la ligne de front, de même pour l’activité aérienne qui a été nulle jusqu’à 17h00.
Le général ALTMAYER, commandant du Ve Corps d’Armée, demande à faire repasser le Corps de Cavalerie de l’autre coté du canal pour aider au décrochage de ses unités. L’opération est annulée en début de soirée.
Dans la nuit, le général PRIOUX prend le commandement de la 1re Armée. Le général LANGLOIS le remplace au commandement du Corps de Cavalerie et le général de la FONT prend le commandement de la 3e DLM.
A 1h30, le Corps de Cavalerie informe ses unités que l’ennemi a pris pied sur la voie ferré qui traverse le canal de la Deule au niveau de Pont-Maudit. Le Corps de Cavalerie demande qu’il soit mis à la disposition de la 1re DM de l’infanterie pour colmater la brèche et des chars pour contre-attaquer. Dans le même temps, il est demandé de faire détruire les derniers ponts franchissant la Deule à Oignies et à Pont-à-Saulx.
Dès 2h00, alors qu’il vient juste d’être relevé par le 7e Tirailleurs le soir du 25 mai, le 11e RDP doit rejoindre Phalempin. Pour la 5e BLM, celle-ci doit se porter avec tous ses chars encore en état de combattre à la sortie nord de Carvin.
Malgré cette situation, la 3e DLM est placé en réserve d’armée dans sa zone de stationnement à partir de 6h15. Mais, dès 8h00, la 6e BLM doit fournir sans tarder à la 1re DM 2 sections de chars d’infanterie et un groupement du 11e RDP (Bataillon MARESCAUD). La 3e DLM récupère un escadron Hotchkiss du groupement POUPEL de la 1re DLM. Cet escadron est placé dans les abords sud-ouest de Carnin dès 9h30 en mesure d’intervenir soit en direction de Buqueux (banlieue nord de Carvin), soit en direction d’Annœulin. Le bataillon de MONTFERRAND du 11e RDP s’installe défensivement en lisière au sud du bois de Phalempin d’Ennecourt à Wahagnies.
A 11h00, des infiltrations ennemies sont rapportés au niveau de Bauvin, l’escadron du groupement POUPEL intervient. Au sud de Carvin, la cité Saint-Jean est occupée par l’ennemi, dans la région d’Oignies, la situation est particulièrement confuse car l’ennemi semble avoir infiltré la zone, mais celles-ci sont pour la plupart démentis.
A 14h00, le bataillon MARESCAUD du 11e RDP contre-attaque pour reprendre la cité Saint-Jean, mais l’ennemi résiste puis contre-attaque repoussant le bataillon à la lisière sud de Carvin. Cette action permet toutefois de dégager la 1re DM de la pression ennemie.
A 16h00, la 3e DLM a une grosse partie de ses éléments en première ligne au profit de la 1re DM, elle-même fortement pressé par l’ennemi au niveau de Carvin. Les autres éléments encore disponible sont au niveau des bois de Phalempin. La division attends d’ailleurs la 2e DINA qui doit la relever sur ses positions.
A 16h30, la 3e DLM doit se porter après relève sur la Lys entre Armentières et la Croix-du-Bac. Dans l’ordre d’opération en provenance, le Corps de Cavalerie demande que la 3e DLM se regroupe au cours de la nuit dans la zone d’Erquinghem – Santes – Beaucamps-Ligny et se porte sur la Lys conformément à l’ordre qui viendra ultérieurement. A 20h00, celui-ci arrive et l’état-major de la division définit les missions de chacun. Le 11e RDP assure la défense de tous les points de passage de la Lys dans la zone de la division. Le 12e Cuirassiers fournit une patrouille dans la région de Fournes pour maintenir le contact avec l’ennemi. Une réserve de division et du Corps de Cavalerie constitué de 2 patrouilles du 12e Cuirassiers et le reste des matériels disponibles. L’artillerie utilise ses 2 groupes de 75mm au profit du 11e RDP, alors que le groupe de 105 sert pour la manœuvre générale.
Le mouvement s’exécute dans la nuit avec difficulté, coupé par les unités anglaises qui retraitent vers Dunkerque.
Les unités de la 3e DLM sont en place vers 11h00. A 12h00, le Corps de Cavalerie modifie la zone d’action de la division, mais, dès 13h30, le chef d’état-major du Corps de Cavalerie donne verbalement un autre ordre pour prendre en compte la nouvelle situation dans la région de Béthunes.
Les allemands ont percés le front de la 43e DI au niveau du canal de l’Aire et se dirige vers Merville. Pour permettre aux Corps d’Armée de retraiter vers le nord de la Lys, le Corps de Cavalerie doit se porter sur la ligne Vieux-Berquin – Estaires – Pont-du-Hem face à l’ouest pour couvrir la retraite des unités.
La 3e DLM reçoit cette mission pour la zone comprise entre Estaires et Pont-de-Hem. La 6e BLM doit s’installer en postes échelonnés tout au long de la route d’Estaires à Lens, jusqu’à Pont-du-Hem. 3 patrouilles du 12e Cuirassiers sont envoyées vers Lestrem, La-Fosse et Vieille-Chapelle pour surveiller les infiltrations qui pourrait survenir le long du ruisseau Lawe.
La division reçoit en renfort un bataillon de la 15e DI, mais doit aller le chercher avec ses moyens motorisés dans la région d’Ennelin (5km au sud de Lille). Ceux-ci devant servir à rendre la liaison avec la 1er DLM effective au niveau d’Estaires.
Au cours des reconnaissances des éléments de découverte encore présents dans la région de Fournes, des éléments blindés ennemis sont vu dans Violaines. La 6e BLM se redéploie sur la ligne Estaire – Ruisseau de Laventie, couverts par des patrouilles de chars le long de la route d’Estaire à Lens, mais abandonne partiellement sa mission de défense des ponts sur la Lys. Le bataillon MARESCAUD qui est encore au repos depuis l’attaque de Carvin de la veille doit rejoindre ces positions le plus tôt possible, ce qu’il sera en mesure de faire qu’au matin du 28 et très faiblement.
Dans la nuit, le 3e Corps d’Armée se replie au nord de la Lys, en même temps que quelques éléments du 4e Corps d’Armée. La 3e DLM reçoit en renfort au matin le groupe d’escadron à cheval du 6e GRCA aux ordres du capitaine de HAUTECLOQUE. Des pelotons de cette unité sont tout de suite envoyés sur les ponts de Nieppe et d’Erquinghem pour renforcer le dispositif très faible dans cette zone. Ils devront, comme pour le reste des points de passage, attendre la relève par la 32e DI. Les renseignements indiquent que les allemands sont du coté de Wavrin et Bois Grenier pour la zone nord du dispositif et s’infiltrent dans Vielle-Chapelle en direction de la route d’Estaire à La-Bassée pour la zone sud.
Les dispositifs au nord étant trop faible, principalement les passages de Croix-au-Bac et Sailly-sur-la-Lys, ils sont renforcé par d’autres éléments du 6e GRCA et des pièces de 75mm à utiliser en pièce anti-char. Le Corps de Cavalerie indique qu’un bataillon du 4e Corps d’Armée est mis à la disposition de la 3e DLM et qu’il se trouve à Fleurbaix. Il est pressenti pour prendre à son compte la mission du bataillon, mais les efforts pour le trouver sont vains.
A 9h00, le bataillon de la 15e DI arrive à Nieppe (PC de la division). Son remplacement par le bataillon du 4e Corps d’Armée ayant été déjà décidé, le général de la FONT demande au Corps de Cavalerie de conserver ce bataillon, ce qui est accepter dès 09h30. Le bataillon de la 15e DI, aux ordres du colonel TARRALDE, commandant de l’infanterie de la 15e DI, est envoyé sur les points de passage de Nieppe et d’Erquinghem pour renforcer le dispositif.
A 10h00, l’ennemie est signalée à la Boutillerie en direction d’Armentières. Devant le risque d’avoir la 6e BLM enveloppé par la gauche, le général de la FONT demande au Corps de Cavalerie de replier la brigade au nord de la Lys. Le repli se fait sans problème couvert par les chars.
Durant toute l’après-midi, le dispositif est aménagé en attendant la relève par la 32e DI. Mais seul le 7e RI arrive dans le secteur, il est aussitôt intégré au dispositif de défense aux ordres du colonel de TARRALDE.
Dans la soirée, la division apprend par un officier de l’état-major de la division en liaison avec les anglais, qu’ils se replient de leur position à l’est de la 3e DLM vers le nord. Au même moment, l’ennemi attaque le pont d’Estaires, les éléments de la 6e BLM ont fait jouer la destruction du pont, mais cela n’a pas marché. Les ennemis n’arrivent toutefois pas à franchir le pont.
A ce moment, la division a à sa disposition en réserve à Nieppe que 5 S35, 1H39 et 8 AMD et le groupe d’escadron à cheval du 6e GRCA, en réserve de la 6e BLM, moins les 2 pelotons qui sont déjà en place aux ponts de Bac-Saint-Maur et de Sailly-sur-la-Lys.
A 20h00, au cours d’une réunion à l’état-major de la 1re Armée, le général de la FONT reçoit l’ordre verbal de retraiter vers Ghyvelde par l’itinéraire Bailleul – Berthen – L’abeele – Houtkerque – Oostcappel – Rexpuede. Avant de partir, la division doit se débarrasser de tous les impédimentas et ne conserver que les véhicules de combat et de transport de personnel.
Le mouvement commence par l’artillerie qui suit l’itinéraire Westouter – Poperinge – Hondschoote, puis les chars et enfin l’infanterie. Le déplacement est difficile, car les routes sont encombrées par toutes sortes de matériels.
La division arrive en ordre dispersé à Hondschoote, les unités anglaises empêchent les unités françaises de franchir les premiers canaux avec une grosse partie des véhicules à roue et tous les canons autre qu’antiaérien, utilisant jusqu’aux armes pour faire exécuter les ordres. La division est donc contrainte d’abandonner tous ses matériels majeurs et se regroupe par unités jusqu’au lendemain matin sur son point de regroupement.
A 12h00, l’ordre de transfert de la division de Ghyvelde à Malo-les-Bains parvient au PC. Elle devra s’installer au camp des Dunes à hauteur du champ de courses, où elle doit laisser un emplacement pour le 5e Corps d’Armée.
Le capitaine de LAMBILLY de l’état-major de la division et le commandant LEGRAIN partent avec un officier du génie pour reconnaître la position de stationnement et assurer le jalonnement vers celle-ci.
Un groupement avec tous les chars et AMD en état de marche doit se rendre à l’église de Coudekerque-Branche au PC du chef d’escadrons de la 1re DLM pour être mis à la disposition du 16e Corps d’armée.
La batterie de 25CA s’installera sur une position reconnue à proximité de la N40 au sud de Rosendael.
Un détachement de 4 voitures sanitaires est envoyé sur une mission particulière.
Le reste des troupes se constitue en groupement de 1000 hommes, divisé en sous groupement de 250 hommes, puis en éléments de 50 hommes. Chacun de ces éléments sera encadré et s’installera sur une position comprenant abris, postes de guet et de tir DCA et feuillées et a tout signal d’alerte devra rester à l’abri, tout en restant en mesure de faire mouvement vers les points d’embarquement. Tous les hommes devront se constituer un paquetage de campagne avec armes individuelles, FM et mitrailleuse et les munitions adéquates, ainsi que tout outil individuel et outil de parc récupérable.
Les motos, sidecars et petits véhicules de liaison peuvent être emmené, mais les autres véhicules doivent être trié entre les véhicules techniques et les autres. Les véhicules « autres » doivent être sabordés avant le départ, alors que les véhicules techniques sont regroupés en attente d’instruction ultérieure.
Les groupements sont constitués comme suit, l’état-major du Corps de Cavalerie y répartie par la suite les personnels de son état-major :
Ils devront rejoindre les points d’embarquement en passant sur l’itinéraire qui a été jalonné par la 1re DCR.
Dès le soir, le Corps de Cavalerie informe la division qu’un premier groupement pourrait partir dès le lendemain et qu’il doit se tenir prêt.
Au matin, un officier de l’état-major de la division est envoyé au bastion 32 à Dunkerque pour coordonner les embarquements des groupements. Il y restera jusqu’à la fin de l’embarquement de la division. A 11h30, le groupement n° 1 reçoit l’ordre de se porter à l’ouest de Malo-les-Bains. Il rejoint le port à partir de 3h30 et quitte le port à 18h00.
A la même heure, le Corps de Cavalerie ordonne à la division de verser tous ses armes collectives et véhicules, sauf une voiture et un side-car, au 150e RI à l’ouest de Ghyvelde. Le premier transfert est fait à 14h00, le deuxième se fait à 16h00 au profit de la 12e DIM au nord du passage à niveau de Malo-Terminus.
A 15h00, le Corps de Cavalerie indique que l’embarquement va s’accélérer. Les groupements 2 et 3 se préparent et embarque respectivement à 21h00 et 23h00.
Les groupements 4 et 5 suivent à 2h00 et 7h00. Le groupement 6 ayant rejoint les quais dès 6h00, restera sur les quais pendant toute la journée supportant les attaques incessantes de l’aviation ennemie et l’artillerie, et n’embarquera qu’à 16h00, faute de bateau. Le dernier groupement quitte Dunkerque à 19h00.
Toute la division débarque en Angleterre à Margate, Ramsgate, Douvres ou Folkestone. Le général et son état-major rembarquent pour la France sur l’Amsterdam à Southampton dès le 2 juin. Une partie des éléments de la division aussi.
Début du débarquement à Brest dès 20h00.
Regroupement à Conches par voie ferré à partir de 12h40.
Vers le 6 juin, l’ennemi brise sur la Somme la résistance héroique de l’armée du général R. ALTMAYER. L’ennemi est alors en mesure d’occuper Rouen et de menacer Paris.
Toutes les ressources sont alors nécessaire, en hâte et à peine de retour en France, les élements restants du Corps de Cavalerie sont regroupés dans la vallée de Chevreuse et servent à la reconstruction de ce Corps et des 3 DLM (Division Légère Mécanique) constituées selon un nouveau format :
Ceci représente un effectif de 1500 personnels, une vingtaine d’AM et autant de chars. Les DLM n’ont plus d’artillerie, de génie et d’intendance. Elles conservent un petit noyau sanitaire.
Pour la nouvelle 3e DLM, les éléments se répartissent suivant ce format :
Le 12e RC et le 11e RDP sont regroupés dans la 6e BLM (Brigade Légère Mécanique) aux ordres du colonel DODARD DES LOGES.
La 3e DLM est aux ordres du général TESTARD en remplacement du général DE LA FONT, qui remplace le général DE GAULLE à la tête de la 4e Division Cuirassée. Le général LANGLOIS est toujours à la tête du Corps de Cavalerie.
Après un voyage de 28 heures en train de marchandises en provenance de Brest, les anciens personnels de la 3e DLM sont transférés de Conches (18 km à l’est d’Evreux) à Limours dans les journées du 7 et du 8 juin, et servent pour reconstituer la 3e DLM.
Toutefois, l’effectif de l’ancienne 3e DLM étant largement au-dessus de celui de la nouvelle 3e DLM, les élèments restants (4500 hommes) sont placés sous les ordres du lieutenant-colonel DU VIGIER dans la 5e BLM (Brigade Légère Mécanique). Ils sont déplacés par camion de réquisition dans la région du camp du Ruchard.
Une partie de cet élèment (environ 2500 hommes) récupére des auto-mitrailleuses et de l’armement dans le camp du Ruchard. Le reste (2000 hommes) est transféré par voie ferrée jusqu’à Montauban.
Pour la 3e DLM, elle finit sa montée en puissance le 9 juin.
Le 10 juin, la 3e DLM est envoyée, par fractions, dans la région de Conches, puis Acquigny au sud de Louviers. L’ennemi ayant déjà franchi la Seine en plusieurs points de Vernon à Rouen, la 3e DLM contre-attaque les allemands qui s’avancent des Andelys et tentent de franchir l’Eure au sud d’Acquigny, collaborant avec la 3e DLC (Division Légère de Cavalerie) aux ordres du général PETIET.
A partir de ce jour, la 3e DLM est détaché auprès du IIIe Corps du général DE LA LAURENCIE et est aux ordres du commandant de la 3e DLC. La mission principale de ces unités est de couvrir sur sa droite et vers l’est la Xe Armée, aux ordres du général ALTMAYER, et qui a pour mission de protéger la région au sud de Rouen, de Caen à Louviers.
Dans le même temps, le Corps de Cavalerie, avec la 1re DLM et la 2e DLM, passe sous les ordres directs du général ALTMAYER, il est sur la droite de la Xe Armée et assure la liaison avec l’Armée de Paris.
Le IIIe Corps tente de rejeter les allemands sur Louviers en coopération avec la 3e DLM mais ils sont contraints de se replier au sud-ouest de Conches à la fin de la journée du 13 juin, date à laquelle la 3e DLM revient sous la responsabilité du Corps de Cavalerie.
Au cours de la journée, la 3e DLM se transporte dans la région de Damville, au sud d’Evreux. L’ennemi a alors franchi l’Eure et occupe Evreux.
La 3e DLM recoit l’ordre de défendre Damville. Les deux escadrons du 11e RDP doivent occuper Damville où ils trouvent des éléments allemands. Aidé par les deux escadrons de chars, le 11e RDP nettoie la ville et capture de nombreux prisonniers.
Deux pelotons du 11e RDP sont détachés dans la vallée d’Iton aux ordres du capitaine DE LA CONTE et doivent interdire le franchissement de la riviére sur les deux ponts du Grand Sacq et du petit Sacq.
Durant toute la nuit du 14 au 15 juin, ces deux pelotons combattent les allemands qui essayent de franchir le pont du Petit Sacq et les refoulent.
A l’aube du 15 juin, le 11e RDP recoit l’ordre de se replier sur la lisière est de la foret de Longny. La 3e DLM décroche sous la protection de la 1e DLM.
La Xe Armée se replie vers Alençon. Le Corps de Cavalerie la couvre sur Mortagne et Nogent-le-Rotrou. La 3e DLM s’installe en position défensive dans la région de Longny, 16 km à l’est de Mortagne. La 1e DLM, ayant des problèmes pour décrocher, le 12e Cuirassiers est envoyé pour aider à son décrochage sur Nonancourt et Verneuil.
Le 17e Dragons Portés au ordre du commandant DE LEPINAY rejoint alors la division et compléte les effectifs de celle-ci.
La 3e DLM est toujours sur ses positions du 15 juin, la 1e DLM est alors à sa droite sur l’Avre.
Les allemands attaquent alors dans la zone de la Ferté-Vidame, l’escadron DE MONTFERRAND du 11e RDP est alors en pointe avancée dans cette zone et il est assisté d’un élement du 12e Cuirassiers. Les allemands arrivent vers 11 h dans la ville de Marchainville avec des automitrailleuses et une trentaine de véhicule. Il repousse alors ces éléments.
Les allemands lance une nouvelle offensive vers 18 h, ils arrivent à empécher une batterie d’artillerie d’appuyer la contre-attaque à partir de la foret de Longny, ayant réussi à s’infiltrer jusqu’à ce bois. La 1e DLM apporte son aide à la contre-attaque finale faite par le peloton BOURLON du 11e RDP. Ces combats permettent à la 157e brigade britannique de se diriger vers la côte et de rentrer en Angleterre, laissant un trou entre le IIIe Corps et la 3e DLM.
Profitant du départ de la 157e Brigade, l’ennemi s’infiltre alors et occupe Mortagne au matin.
Le général LANGLOIS donne l’ordre à la 1e DLM de passer de la droite de la 3e DLM à sa gauche et de maintenir le contact avec le IIIe Corps. Celle-ci ne trouvera jamais le IIIe Corps.
Devant ce fait et pour éviter de laisser le Corps de Cavalerie en pointe, le général LANGLOIS fait replier son Corps d’Armée dans la région du Mans.
Dans la nuit, le contact est rétabli téléphoniquement avec les échelons supérieurs, le Corps de Cavalerie reçoit comme ordre de tenir sur la Mayenne, au sud de Chateau-Gonthier, et sur la Maine, d’Angers jusqu’à la Loire, et par action retardatrice, de couvrir la retraite des derniers éléments de l’Armée vers Alençon et Rennes à l’aide des Régiments de Découverte et de Chars.
Vers 12 heures, le contact est repris avec le 3e Corps, celui-ci n’a plus les moyens de rejoindre la 10e Armée, car sa retraite est coupé par des détachements ennemis qui se sont infiltrés de Vitré vers Janzé. Le Corps de Cavalerie doit alors faire groupement avec ce corps, et l’aider à retraiter vers la Loire. La 1ere DLM protégera le 3e Corps à l’aide de bouchons à Craon, près de Le Lion-d’Angers, à l’ouest de Chateau-Gonthier, et la 3e DLM fera de même à Candé, au nord-ouest d’Angers. Les allemands ont été vu sur les routes de Fougères et Laval se dirigeant vers Rennes et Brest.
Les allemands arrivent vers 6 h sur les positions de la 1e DLM au environ de Craon et dépassent ce bouchon à partir de 9 h. Ils attaquent Le Lion-d’Angers où ils sont arrêtés, à 10 h, ils encerclent le bouchon de Candé où un petit détachement du 12e Cuirassiers est capturé.
Les allemands progressent vers Angers, qui est tenu par la 3e DLM. Elle doit conserver la RN163 depuis Le Louroux-Béconnais en la couvrant vers le Nord.
Des dragons portés de l’escadron DE LA CONTE bloquent les allemands sur le pont traversant la Mayenne à Cantenay-Epinard, par une action prompte, ils les mettent en déroute.
Dans la matinée, après un contact avec les forces allemandes, par l’intermédiaire du réseau téléphonique encore fonctionnel, les risques de destruction d’Angers étant réels, le commandement déclare la ville ouverte et place le Corps de Cavalerie en défense sur la Loire. Tous les ponts dans la zone du Corps de Cavalerie sont alors détruis, et ses unités sont placés en défense.
Malheureusement, en fin d’après midi, le Général LANGLOIS apprend qu’en fait son corps est peut être le seul à défendre sur la Loire, puisqu’à son Est, les allemands sont devant Saumur et dans Orléans, et à l’Ouest, Nantes a été dépassé par les ceux-ci et se dirigeraient vers La-Roche-sur-Yon et Niort.
Un début d’ordre de repli est émis pour le 3e Corps vers St-Maixent, alors que le Corps de Cavalerie devrait le couvrir sur son Ouest en envoyant des reconnaissances vers La-Roche-sur-Yon et Niort. Mais la connaissance de la résistance de Saumur incite le commandement a faire des reconnaissances vers Nantes à l’Ouest et vers Saumur à l’Est. Les unités de découvertes des 2 DLM iront alors reconnaitre la Loire de Nantes à Saumur, alors que les chars et les dragons sont dirigés à l’Ouest de Thouars, dans la région d’Argenton-le-Château pour la 3e DLM et de Bressuire pour la 1er DLM.
Alors que Saumur est encore tenu dans la matinée, les allemands passe la Loire à l’Est, leur permettant de menacer Loudun, puis Poitiers en s’infiltrant entre le groupement Corps de Cavalerie et l’Armée de Paris. Malgré tout, Saumur est prise dans la journée, les allemands arrivent sur les débouchés de Thouars tenus par la 3e DLM, alors que la 1er DLM est arrivé au sud de Loudun.
Le Corps de Cavalerie n’a plus les moyens d’assurer des missions de combats. Les allemands s’infiltrent en force de tout part. Le Corps de Cavalerie semble alors encerclé, mais l’aide des opérateurs téléphoniques de différentes villes, surtout Mazières, permet de connaitre les positions des allemands et de déterminer une route sure pour retraiter.
Vers 19 h, il est décidé de foncer vers St-Maixent, la 3e DLM est en arrière garde. Tous les éléments du Corps de Cavalerie traverse Parthenay, couvert par un détachement du Lieutenant CHAVANNES, constitués d’éléments du 4e Dragons Portés, la 3e DLM passe Parthenay à 20h, et la ville est prise par les allemands à 20h30. Le Corps de Cavalerie s’est alors échappé de l’encerclement.
La retraite continue encore, les allemands maintiennent la pression sur les unités qui refluent vers le Sud.
La 3e DLM doit rejoindre St-Michel-Puymoyen au Sud-ouest d’Angoulême, mais les retards de transmission des ordres font que qu’une partie des unités de la 3e DLM sont fait prisonniers – le PC et le 17e Dragons. Mais la pression allemande n’est plus la même, une grosse partie des personnels arrivent à s’exfiltrer au moment de l’encerclement, puis lors du déplacement des prisonniers vers Angoulême, beaucoup arrive à s’enfuir, et le reste sera libéré par les allemands.
A Conches, à l’Ouest d’Evreux, les équipages de chars des 1er et 2e Cuirassier, moins les 2 escadrons qui vont servir à reconstituer la 3e DLM nouvelle formule, le train de la division et la fraction LEVY du GSD39 sont aux ordres du Colonel DU VIGIER. L’effectif total de ce détachement est de 4500 hommes sans armes.
L’ennemi ayant franchi la Seine à Rouen, le détachement est dirigé à pied vers Rugles, au Sud-Ouest de Conches.
Les éléments de cavalerie, du train et du génie sont envoyé par chemin de fer vers la Loire, les premiers vers Saumur, les seconds vers Angers. La fraction LEVY du GSD39 rejoint la 3e DLM.
Le Colonel DU VIGIER, n’ayant aucun ordre supérieur, se rapproche du Général PICHON, de la 9e Région à Tours, qui lui donne l’ordre de défendre le pont de Port-Boulet entre Bourgueil et Chinon. Il l’autorise aussi à prendre tous les matériels disponibles au Camp du Ruchard (quelques automitrailleuses, mitrailleuses et fusils mitrailleurs).
L’ennemi franchi la Loire à Orléans, mais l’Armée de Paris défend encore la sortie sud d’Orléans. La 2e DLM est sur Tours à sa gauche, la 5e Brigade recevant de nouveaux éléments, reçoit l’ordre de défendre la Loire de Cande (à l’embouchure de la Vienne sur la Loire) à Tours, en relation avec les défenseurs de Saumur et de Tours.
Alors que les allemands ont déjà pris pied sur la rive gauche de la Loire à Orléans, aucun contact n’est constaté sur la rive droite entre Candes et Tours, alors que des reconnaissances sont faites par des éléments des 1er, 2e et 12e Cuirassiers dans les régions de Château-du-Loir, Châteaudun et Blois. Le PC de la Brigade est placé à St-Branchs entre Montbazon et St-Maur-de-Touraine, proche des unités en réserve de brigade.
L’ennemi est sur Blois, puis Amboise. Dans l’après midi, ils sont vu à Langeais, où le génie détruits le pont métallique, ensuite ils sont vu au niveau du pont de Port-Boulet, qui n’a pu être détruis.
Au soir, les allemands arrivent à s’infiltrer dans le dispositif quelques kilométres à l’ouest de Candes-St-Martin. Devant la menace, tous les éléments non combattants sont déplacés par train dans la soirée vers Montauban, alors que les éléments utiles au fonctionnement de la brigade sont rapprochés et s’installent à Lerné au sud de Chinon.
Dans le même temps, les défenses des 3 points de passages obligés dans le secteur de la brigade sont renforcés. Les combats deviennent de plus en plus dur sur le pont de Port-Boulet qui est défendu par le 1er Cuirassiers aux ordres du Lieutenant-Colonel DE VERNEJOUL, et au niveau de Savonnieres tenu par le 2e Cuirassiers aux ordres du Commandant VIGNES.
Dans la nuit, le pont de Port Boulet est partiellement détruis, la lutte continue tout de même. En début de soirée, les allemands essayent de traverser la Loire à l’aide de radeaux autour du pont, des reconnaissances des abords ne découvrent pas de positions allemandes sur les berges, mais au début de la nuit, vers 21h, les allemands ont réussi à passer, la patrouille, envoyée vers les lieux, perd son chef, l’aspirant DE MONTMORIN.
La défense du pont de Port-Boulet est tournée dès le matin, et les troupes sont faites prisonnières. Ne pouvant plus tenir la Loire, les unités de la brigade reçoivent l’ordre de rallier le bois de Chinon. A l’aide du train de combat présent au sud du camp du Ruchard, la brigade essaye de prendre contact avec le groupement MICHON sur Saumur, mais le détachement du sous-lieutenant PAUME ne reviendra pas.
La brigade retraite vers le sud passe la Creuse à Port-de-Piles, couverte par la 2e DLM, est prise à partie à 2 fois par les allemands, une première fois à St-Epain, où l’avant-garde commandé par le capitaine QUINSLOT et le sous-lieutenant PELISSIER, tous 2 du 2e Cuirassiers, est capturé, et une deuxième fois à Pouzay, où le chef du détachement, le sous-lieutenant BOUILLE, est porté disparu.
Le soir du 21, les éléments résiduels de la brigade sont à Dangé, toujours couvert par la 2e DLM.
La brigade se positionne en défense échelonné le long de la Vienne et avec une solide position de défense sur Dangé, le train part vers Senillé à 10h. Les allemands progressent le long de la Vienne, mais ne peuvent traverser, car les ponts ont tous été détruis à temps. Dangé est violement bombardé en fin d’après midi.
A la nuit, la brigade couvre le mouvement des dragons de la 2e DLM au moment de la retraite vers le sud de tout le dispositif.
La brigade est au sud de Poitiers, ville ouverte, couvrant le repli de la 2e DLM. A 15h, les ordres sont de se porter vers Vivonne, puis à 20h, un autre ordre de repli arrive. La brigade se porte vers sa nouvelle destination dans la région de Ruffec.
A l’aube, deux reconnaissances sont envoyés vers l’Ouest pour retrouver les éléments du Corps de Cavalerie et du 3e Corps qui semble t il sont à l’Ouest de la Charente. Ils ne trouvent aucun élément, car ceux-ci ont du changer d’itinéraire face à la pression ennemi.
A 9h, la brigade reçoit l’ordre de se replier au sud de Ruffec toujours en liaison avec la 2e DLM, mais une forte colonne ennemi arrive sur l’itinéraire choisi, le colonel DU VIGIER fait changer de direction les colonnes en les dirigeant vers La-Rochefoucauld, et fait reconnaitre la zone entre La-Rochefoucauld et Rochechouart pour éviter les mauvaises rencontres.
La brigade est alors presqu’au contact des allemands au sud de La-Rochefoucauld, quand ceux-ci occupent la ville, alors que la brigade est au Sud.
Vers 3h, la brigade repart sans avoir eu à combattre vers Thiviers, en passant par Nontron, sans pour autant être inquiété par les allemands proches. Ils n’apprennent la mise en vigueur de l’armistice qu’à 11h, alors que celui-ci est effectif depuis 0h35.
La 5e Brigade Légère Mécanique reçoit l’ordre de se porter sur Ribérac.
Les combats cessent à 0h35 le 25 juin 1940, les conditions de l’armistice sont telles qu’aucune troupe française ne doit stationner à moins de 20 kilomètres de la voie ferré Poitiers-Angoulême-Bordeaux. La 3e DLM étant toujours à Chalais, rejoins la région de Ribérac dans la journée du 25, où elle est rejoins par la 5e Brigade Légère Mécanique du Colonel DU VIGIER le 26 juin.
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